Note de dégustation : Bas-Armagnac Darroze « Les Grands Assemblages » 8 ans 43%

Ce Bas-Armagnac Darroze 8 ans est issu de la série « Les Grands Assemblages ». Il est composé des cépages Folle blanche, Baco et Ugni blanc. Depuis plusieurs générations, la famille Darroze parcourt la Gascogne au milieu des Grands Crus du Bas-Armagnac. Des milliers de découvertes alimentent les stocks centenaires de la maison Darroze, que l’on qualifie alors de négociant – éleveur. Cette diversité dans les crus, les années, les cépages et les styles, a permis à Marc Darroze de travailler cette gamme où l’âge sur la bouteille indique celui de l’Armagnac le plus jeune dans l’assemblage. Celui-ci titre à 43% vol et la bouteille se trouve entre 39 et 48 euros 🤑

Au nez 👃🏻 : il délivre un fruité vraiment fin et gourmand, où les notes de raisin, de pomme et de coing avec son côté floral, se mêlent à la vanille. Le boisé reste modéré et fait la part belle aux fruits très sucrés, miellés, qui s’expriment avec une belle intensité. Même si cela ne se voit pas sur les parois du verre, on a l’impression d’un jus qui colle. Du poivre doux apparaît subtilement en arrière plan.

En bouche 👅 : c’est un jus plus épicé que je l’imaginais qui s’exprime ici, il a du caractère. Le poivre et la muscade attaquent avec un bois de chêne sec qui tapisse le palais jusqu’en début de finale. Les fruits nous parviennent cependant à part égale et équilibrent l’ensemble. J’y retrouve surtout le coing avec un côté encore plus floral qu’au nez.

La finale est moyennement longue. On bascule sur des écorces d’orange avec des notes légèrement caramélisées, non loin de la prune. Il est toujours relativement épicé par ailleurs 👌

Verdict ⚡️ : cet assemblage le plus jeune de la gamme ne manque pas de complexité, la dégustation est réellement plaisante et intéressante. Le nez est clairement tourné vers un fruité très élégant, quand la bouche fait preuve d’une nervosité toute maîtrisée. L’ensemble est plutôt sec globalement. Cet assemblage est une mise en bouche qui nous invite à découvrir le reste de la gamme 😃

L’Armagnac – En résumé

Né il y a plus de 700 ans, l’Armagnac s’établit comme la plus ancienne eau-de-vie de France. Il est élaboré au cœur de la Gascogne, région agricole légendaire du Sud-Ouest dont il symbolise la puissance, la richesse et la gloire. D’abord considéré comme un remède d’apothicaires, l’Armagnac a acquis ses titres de noblesse au fil des siècles et a peu à peu réussie à s’imposer en Europe mais aussi aux États-Unis. Il est obtenu uniquement à partir de vins blancs selon un savoir-faire traditionnel.

En quelques chiffres, l’Armagnac représente 14 333 hectolitres d’alcool pur issus de la distillation 2019/2020, 2,8 millions de bouteilles vendues en 2020, à savoir 1,25 millions en France et 1,54 millions destinées à l’export. Avec 80% du volume (en bouteilles) en France qui est réalisé par les 15 premières Maisons, parmi lesquelles les 5 premières réalisent 70% du total bouteilles.

L’AOC Armagnac existe depuis 1936 et s’étend sur trois départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne. Elle comprend trois dénominations géographiques : le Bas Armagnac (faible altitude, entre 60 et 120 mètres d’élévation), le Haut Armagnac (entre 150 et 200 mètres) et la Ténarèze.

La rondeur et la complexité de l’Armagnac sont réputés résulter de la distillation armagnacaise continue. Elle est élaborée à partir d’une seule chauffe de vin dans un alambic spécifique formé d’une colonne, d’un serpentin et de plateaux. Selon la réglementation, une distillation discontinue simple à repasse est également possible.

L’eau-de-vie est principalement produite à partir de 4 cépages :
– le Baco blanc : robuste, résistant aux maladies, et apte au long vieillissement,
– la Folle blanche : cépage historique, apprécié pour sa finesse, ses notes fruitées et florales,
– le Colombard : pour ses épices et ses arômes de fleurs d’agrumes,
– l’Ugni blanc : un hybride issu de la Folle Blanche et du Noah, apprécié pour sa finesse et sa productivité.

Le titre alcoométrique volumique des eaux-de-vie est compris entre 52% et 72,4% dans le récipient journalier des eaux-de-vie (entre 65% et 72,4% pour les « bonnes chauffes » après la seconde distillation ou repasse. L’embouteillage se fera quant à lui à 40% vol au minimum.

Les eaux-de-vie répondant à l’Appellation d’Origine Contrôlée sont conservées pendant au moins 1 an à compter du 1er avril suivant la mise en vieillissement, dans des récipients en bois de chêne. L’adjonction d’infusion de copeaux de chêne fait partie des méthodes traditionnelles autorisées, bien que l’obscuration doit rester inférieure à 4% vol.

Une nouvelle dénomination obtient l’AOC en 2005 auprès de l’INAO : la Blanche d’Armagnac. Il s’agit d’une eau-de-vie cristalline sortie de l’alambic qui ne séjourne pas en fûts de chêne. Elle est conservée dans un récipient inerte (inox), réduite et mise en vente dans l’année même. On la destinera essentiellement à l’élaboration de délicieux cocktails.

Selon le cahier des charges de l’AOC Armagnac, voici les différentes appellations de vieillissement :

  • 1 an : « 3 Étoiles », « VS », « Very Special »
  • 4 ans : « VSOP », « Very Superior Old Pale »
  • 6 ans : « XO », « Extra Old », « Napoléon »
  • 10 ans : « Hors d’âge »
  • 20 ans : « XO Premium »

Cahier des charges de l’AOC Armagnac

La réglementation étant très fournie et complexe, je vous mets à disposition le cahier des charges en PDF de l’Appellation d’Origine Contrôlée « Armagnac ». C’est un document officiel qui fournit tous les détails nécessaires : https://info.agriculture.gouv.fr